Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 18 décembre 2007

Référentiel qualité pour bibliothèque universitaire

Vu sur le Blogue du BBF

La Bibliothèque de l'université Claude Bernard Lyon 1 a développé une «démarche qualité» pour analyser et améliorer le fonctionnement quotidien de ses services. L'ensemble a été présenté dans un article du précédent numéro de la revue.

Cavalier, François ; Jonneaux, Chantal ; Mauriès, Arlette, « La démarche qualité : Mise en œuvre à la bibliothèque de l’université Lyon-I », BBF, 2007, n° 5, p. 78-84. XML

Le processus a duré deux années pleines, donné lieu à une mobilisation de l'ensemble du personnel et, semble-t-il, apporté une amélioration notable des services. Le plus remarquable vu à distance et à coup sûr d'une grande utilité pour les bibliothécaires francophones est le référentiel Qualité maintenant accessible en ligne (ici, naviguer à partir du bandeau de gauche).

Toute l'activité en contact avec le public y est détaillée et mise en fiches. Les bonnes pratiques y sont précisées.

Exemple d'une fiche parmi bien d'autres :

Informer et inscrire des étudiants de Licence Master (1- 2e cycle) - Lycéens

Déroulement :

1 - Identifier le statut de la personne : niveau d'étude, établissement d'origine : se reporter à la fiche : UCBL et au delà

* Etudiants de Lyon1 - aucune démarche à faire : ils sont déjà inscrits et ont payé leurs droits de bibliothèque.

* Autres étudiants : ils peuvent consulter sur place librement mais pour emprunter ou bénéficier des services informatiques, ils doivent s'inscrire. Préciser le montant de l'abonnement, les droits d'emprunt et de consultation informatique, les pièces justificatives à fournir : se reporter à la fiche Tarifs et catégories statistiques

2 - Horaires d'ouverture de la BU.

3 - Présenter le SCD et le réseau des bibliothèques (la section science et l'annexe Gerland, la section santé et ses annexes : Lyon Sud, Laennec, Odontologie) en s'appuyant sur le Guide du lecteur. Préciser aux étudiants qu'ils peuvent bénéficier des collections de toutes les bibliothèques du réseau.

4 - Organisation spatiale : présenter les salles de travail, salles informatiques, banques de prêt et banques accueil ; préciser que le personnel présent est à la disposition de l'usager pour tout renseignement complémentaire.

5 - Organisation thématique : présenter les ouvrages en libre - accès et l'existence de plans de classement affichés dans les salles

6 - Prêt indirect (certaines collections de Sciences et CD-Rom en Santé) Préciser les modalités du prêt

7 - Catalogue des bibliothèques du SCD : montrer où il se trouve et préciser qu'il est aussi accessible sur le site web du SCD

8 - Etudiants de niveau master, préciser les conditions d'accès aux revues et aux thèses (uniquement par le biais du catalogue)

9 - Règlement : rappeler les principaux points concernant le respect du silence, les interdictions diverses (boissons, portables...)

10 - Inscrire si besoin le lecteur sur Horizon ; expliquer les règles sur les pénalités, le renouvellement, l'accès à une session informatique.

11 - Après inscription payante et si le lecteur le demande, établir un reçu en remplissant la date, la somme payée en chiffres et en lettres et en apposant le tampon de la bibliothèque.

Publics concernés :

* Lycéens (tout établissement)

* Etudiants 1er et 2ème cycles / Licences et Masters

* Etudiants Lyon1

* Etudiants des autres universités françaises ou étrangères

* Etudiants des classes préparatoires et de BTS

* Etudiants des grandes écoles publiques ou privées

* Etudiants des écoles d'infirmières, de vétérinaires ou de kinésithérapie

* Etudiants IUFM, CNED ou CNAM

* Etudiants auditeur libre de Lyon 1

Documents à fournir par l'usager ou conditions à remplir :

* étudiants de Lyon 1 : rien

* autres étudiants : carte d'étudiant, justificatif de domicile

Documents remis au lecteur par l'agent :

* Le guide du lecteur

* Le calendrier des horaires d'ouverture

* Carte BU s'il y a lieu

Référent de la fiche : Michèle Richardet

Date de création : 26/11/2007

vendredi 23 novembre 2007

Récolte de fonds et bibliothèques

Suite à une question posée dans un commentaire récent de Damien Belvèze sur un ancien billet, voici quelques précisions sur le fonctionnement de la récolte de fonds dans les bibliothèques universitaires de Montréal. J'ai recopié simplement des extraits d'un article sur le sujet, grâce à la complicité de son auteur.

Guisset M., Canada : L'argent privé des BU, Livres Hebdo N 688 du 4 mai 2007.

Les dons se montent à environ 7 millions de dollars canadiens (4,6 millions d’euros) pour la bibliothèque de McGill, contre 350000 dollars côté université de MontréaL Ils représentent 22 % du budget de fonctionnement des bibliothèques et permettent en outre l’achat de livres ou de matériel informatique. Le poste de la directrice lui-même est financé par un legs d’une ancienne bibliothécaire, complété par la famille afin de fonder la première chaire dotée du Canada à l’intention d’une bibliothèque universitaire. Une partie des fonds récoltés est placée: entre 22 et 23 millions de dollars (14 à 15 millions d’euros) pour les bibliothèques de l’université McGill, autour d’un million (650000 euros) pour celles de l’université de Montréal. (..)

L’université McGill collecte des fonds auprès d’un réseau mondial de 174000 anciens diplômés, mais aussi auprès des parents des diplômés et également auprès des étudiants. « Tous les étudiants ont accepté de verser 5 à 6 dollars en plus de leurs frais d’inscription, affirme Janine Schmidt, directrice des bibliothèques. Ils sont très impliqués et décident de l’affectation de cet argent. Nous avons de la chance, car ces trois dernières années, ils ont favorisé les bibliothèques.»

Note JMS : l'argent des étudiants a notamment été affecté à l'ouverture de nuit de la bibliothèque pendant les périodes d'examen. Comme des étudiants sont recrutés pour cette tâche, c'est du win-win, comme on dit à McGill.

De juin 2005 à mai 2006, 3800 personnes ont fait des dons pour les bibliothèques de McGill, 1700 pour celles de l’université de Montréal. Les dons sont de toutes sortes: espèces, valeurs mobilières, titres, obligations, police d’assurance-vie, legs testamentaires... Paradoxalement, ce sont les dons en nature — livres, collections, documents divers — qui sont les plus problématiques car ils présentent souvent peu d’intérêt pour les collections existantes et leur évaluation a un coût.

La collecte de dons, pratique typiquement nord-américaine, peut s’analyser comme une orientation volontaire des subventions publiques par le donateur privé. Son don lui procure, en effet, un avantage fiscal d’environ 50% du montant. Parfois, si le don est habilement planifié, l’avantage peut être bien supérieur. Compte tenu de l’évolution démographique et des richesses accumulées par les jeunes retraités, les années à venir pourraient accentuer la tendance.

Documentation Université McGill

J'ajoute que la tradition de récolte de fonds est nord-américaine anglophone, très ancrée dans l'esprit américain et initiée par l'appel à la philanthopie d'Andrew Carnegie qui a financé plus de 2500 bibliothèques dans le monde au début du XXème siècle. À ma connaissance on ne trouve pas son équivalent au même volume ailleurs. Celle-ci est bien expliquée dans le livre :

Martel Frédéric, De la culture en Amérique, Gallimard 2006, 614p.

lundi 19 novembre 2007

Le laboratoire de la New-York Public Library

Repéré grâce à un message sur la liste RTP-DOC d'Éric Legendre.

La New-York Public Library, une des bibliothèques publiques les plus avancées sur le numérique, propose un blogue à ajouter dans les fils RSS dont le titre dit bien le contenu : NYPL Labs, The Process Behind the Product (ici). Présentation (trad JMS) :

NYPL Labs propose un éclairage sur l'ensemble de l'expérimentation numérique de la New York Public Library. Venez voir comment nous élargisssons nos meilleures pratiques dans les procédés et outils et commençons à expérimenter de nouvelles applications et interfaces.

mardi 13 novembre 2007

Le Canada, le Québec, Montréal.. et l'EBSI

Ces derniers jours ont été fertiles en informations et bonnes nouvelles pour les bibliothèques et la documentation dans nos régions. Alors ne boudons pas notre plaisir:

  • Au Canada, un article intitulé Une nouvelle génération de bibliothécaire du numéro de décembre d'Affaires Universitaires (revue canadienne consacrée à l'actualité universitaire) montre le dynamisme des bibliothécaires universitaires face aux défis du numérique, commenté entre autres par P. Lozeau, Klog.
  • Au Québec, une polémique réjouissante dans le journal Le Devoir a mis aux prises un professeur de l'Université de Montréal, disons par charité mal informé, et une Présidente de la BAnQ, elle en très grande forme, sur le processus de numérisation de Google. Voir ici l'article déclencheur, et la réponse et les commentaires de P. Lozeau et O. Ertzscheid.
  • À Montréal, un programme de développement des bibliothèques publiques vient d'être doté de 125M de $ sur plusieurs années. Ici.
  • .. et l'EBSI vient de boucler le processus d'agrément de l'American Library Association. Le verdict est pour fin janvier, mais le processus a déjà confirmé la grande cohérence et solidarité des professionnel(e)s québécois(es) de la documentation, toutes générations confondues, et leur fort attachement à l’École. Les formulaires d'admission à la maîtrise en sciences de l'information sont maintenant en ligne pour la prochaine rentrée. Toutes les informations sur le programme pilote conjoint avec Genève seront sur le site d'ici une semaine ou deux.

samedi 20 octobre 2007

L'archivistique théorise la bibliothèque numérique (sans les Québécois ?)

Quand j'ai traversé l'Atlantique pour m'installer au Québec, il y a maintenant deux ans, je n'avais qu'une connaissance lointaine de l'archivistique. J'en ai découvert la richesse à Montréal où elle est très vivante, tout particulièrement dans la prise en compte des documents actifs et semi-actifs, avec, par exemple, des outils comme le calendrier de conservation. On trouvera ici un document de l'EBSI sur la terminologie de base en archivistique avec une bibliographie. Ceci m'avait amené à constater les relations avec le développement des bibliothèques numériques et à proposer (ici) un néologisme, plus ou moins heureux pour les puristes de la langue, mais que je crois très parlant : archithèque.

Aussi, j'ai applaudi des deux mains, quand j'ai pris connaissance de cette communication :

Ross Seamus, Digital Preservation, Archival Science and Methodological Foundations for Digital Libraries, ECDL 2007. Pdf

Extraits (trad JMS) :

En réfléchissant aux bibliothèques numériques, on s'aperçoit rapidement qu'elles sont peut-être bibliothèques de nom, mais archives de nature. Le contenu qu'elles accueillent est, pour l'essentiel, unique et n'a pas vraiment besoin d'être détenu ailleurs car les services en réseau font qu'il peut être offert n'importe où et n'importe quand à partir d'une source unique. Quand les usagers accèdent à ce contenu, ils s'attendent à pouvoir lui faire confiance, vérifier son authenticité (mais pas nécessairement sa fiabilité), ils demandent la connaissance de son contexte de création et des preuves de sa provenance. Il s'agit des procédures connues de l'archivistique dont le cadre théorique a été développé et a été mis en pratique dans la conception, la gestion et l'utilisation des fonds. (..) (p. 4-5)

Je suggèrerais, avec modestie, que les bibliothèques numériques adoptent une position théorique. Comme je l'ai suggéré plus haut la science des bibliothèques est dépourvue de fondements théoriques et des connaissances de base pertinentes pour le monde touffu du numérique. L'archivistique, avec ses principes d'unicité, de provenance, de classification et de description, d'authenticité, d'évaluation et ses outils comme la diplomatique pourrait nous donner un cadre pour une fondation théorique des bibliothèques numériques. (..) (p. 10)

Mais je regrette de n'y trouver cité aucun auteur québécois. Au moment où la ville de Québec s'apprête à recevoir, les 11-17 novembre, la Conférence internationale de la Table ronde des archives (CITRA), il serait peut-être temps que l'archivistique québécoise se rende plus visible et plus ambitieuse. Sinon, elle risque de passer à côté d'enjeux dont on vient de voir l'importance, alors même qu'elle dispose, me semble-t-il, des atouts pour jouer en première ligne.

Actu du 9 juin 2008

Seamus Ross sera à partir de janvier 2009 le nouveau doyen de la Faculté des sciences de l'information de l'Université de Toronto (ou plutôt de la Faculté d'Information, puisque tel est son nouveau nom : Faculty of Information), un apport de qualité pour les Canadiens.

- page 9 de 16 -