Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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jeudi 07 septembre 2006

Paul Otlet et Suzanne Briet

Il faut se réjouir de l'annonce d'un livre sur Paul Otlet, même s'il faut le lire avant de le juger. Depuis des décennies en effet celui-ci, comme par ailleurs Suzanne Briet "Madame Documentation" ont été oubliés des francophones et ce sont des américains, tout spécialement M. Buckland ou R. Day qui les ont republiés et commentés. Ainsi, on peut trouver en ligne la traduction anglaise de Qu'est-ce que la documentation ?, où l'on trouve l'exemple mille fois cité de l'antilope comme document, mais personnellement je n'ai pas trouvé le texte français, même pas dans Gallica !

Alors je reproduis ici l'offre de souscription :

jeudi 31 août 2006

Qu'est-ce qu'un livre (2) ?

D'autres références sur la question pour les gourmets, sans avoir le temps de rédiger un vrai billet :

Le Livre de Michel Melot d'abord. Érudit, passionnant et passionné, plaisant, discutable dans ses partis-pris anthropologiques parfois contradictoire dans son assimilation ou non du livre à sa forme Codex.

Le plus ancien livre imprimé encore conservé. Extraordinaire et émouvant et parfaitement mis en scène par la British Library. De quoi méditer sur la forme (rouleau), sur la transcription (numérique), sur la notion de texte (chinois, traduction anglaise écrite et orale..).

Un vrai cours en ligne sur les débuts de l'imprimerie en Europe par Interbibly et une merveille pour les yeux.

Et pour méditer sur la notion de livre, je n'ai rien trouvé de mieux que la série de bandes dessinées de Franck Giroud Le décalogue. Tout y est dit ou suggéré dans une saga qui traverse les siècles et dont le héros principal est un livre.

vendredi 18 août 2006

Troisième paradoxe : les hommes lisent pendant que les machines calculent

J'ai déjà eu l'occasion de signaler deux paradoxes qui fondent à mon sens l'économie du document numérique. Le premier (cité ici) confronte bien public et marchandise, le second conversation et trace.

On peut en repérer un troisième, qui expose le caractère textuel et linéaire d’un document traditionnel, ou même la perception globale d'une image, aux compétences calculatoires de l’informatique. Je le rédigerais ainsi :

Le Web facilite conjointement la lecture linéaire de documents par le plus grand nombre de personnes et leur traitement sous forme de données discrètes par le plus grand nombre de machines.

Les hommes lisent, les machines calculent.

Les moteurs de recherche se sont construits sur ce paradoxe. Aujourd’hui de très importants efforts de recherche et de normalisation sont réalisés dans ce qu’il est convenu d’appeler, à la suite de Tim Berners-Lee, le « Web sémantique », qui exploite cette caractéristique en utilisant les capacités de calcul des machines interconnectées, individuelles ou institutionnelles.

Demain, bases de données, la littérature scientifique, laboratoires seront reliés par des logiciels autorisant toutes sortes de traitement. Aussi nous ne sommes sans doute qu’au tout début de ce que certains appellent déjà l’e-science. Mais aujourd'hui déjà pour le grand public la cartographie numérique, depuis Google-earth jusqu'aux GPS, est une bonne illustration d'une spectaculaire résolution du paradoxe.

Ces trois paradoxes concernent la diffusion (premier), l'enregistrement (deuxième), et le traitement (troisième), de quoi dynamiser un média..

samedi 17 juin 2006

Qu'est-ce qu'un livre ?

Chris Amstrong a collecté une série de définitions d'un livre, papier et numérique. Il a fait oeuvre utile, mais aucune ne me parait vraiment pertinente. Il faudra y revenir.

mercredi 14 juin 2006

Le paradoxe de Roger

Pour faire branché aujourd'hui, il faut dire que le Web 2.0 est une «conversation». On signifie par là qu'il ne s'agit plus d'un média de masse comme les journaux ou la radio-télévision où un émetteur s'adresse à une multitude de récepteurs passifs, mais de systèmes permettant une participation active simple des lecteurs.

On oublie, alors, que les médias de masse à leur origine étaient des «lettres» ou des «émetteurs-récepteurs» et qu'inversement nombreux sont les symptômes d'une reconstitution de gatekeepers au sein du dit Web 2.0 dans une évolution comparable de la communication flottante.

Mais, il me semble que l'essentiel est ailleurs, il y a bien une différence radicale avec la période précédente qui pourrait s'énoncer comme un paradoxe, appelons-le «le paradoxe de Roger», car il m'a été inspiré par le Roger 3 et les discussions sur la liste du RTP-DOC :

Le Web favorise conjointement deux mouvements opposés : le développement d'échanges spontanés (conversations) et leur fixation sur un support public, pérenne et documenté.

Autrement dit, le Web transforme automatiquement ce qui relevait de l'intime et de l'éphémère en document ou proto-document. Ainsi la rupture platonicienne entre la parole et l'écrit, qui avait déjà été passablement assouplie par l'enregistrement du son et le téléphone, est une nouvelle fois déplacée.

Il me semble que ce paradoxe éclaire, avec celui de Muet-Curien (v.p.37), bien des développements actuels et des hésitations dans les analyses et stratégies.

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