Dominique Cardon et son équipe ont fourni, je crois, le chaînon qui me manquait dans la proposition sur le Web-média. Je prétends, en effet, qu'une part de l'explication de l'explosion du Web se trouve dans la configuration progressive d'un nouveau média de masse qui nait sous nos yeux.
Ce média se positionne entre deux modèles classiques : celui de la télévision et celui de la bibliothèque. Mais le raisonnement a un défaut car les deux modèles en question sont antagoniques. L'un relève de la diffusion, l'autre de l'accès. On trouvera un résumé de cette proposition ici.
Les travaux suivants permettent, je crois, d'avancer.
Aguiton (Christophe), Cardon (Dominique), The Strength of Weak Cooperation : An attempt to Understand the Meaning of Web2.0, Communications & Strategies, n°65, 1st quarter 2007, p. 51-65. Pdf. Résumé en français sur InternetActu Html.
The Stength of Weak cooperation: A Case Study on Flickr, Christophe Prieur, Dominique Cardon, Jean-Samuel Beuscart, Nicolas Pissard, Pascal Pons Pdf. Résumé en français sur Suivez le geek Html
À la lecture de ces différents papiers, j'ai été frappé par deux éléments paradoxaux : d'une part, une grande similitude entre les comportements notés et ceux que l'on constate dans les bibliothèques, et, d'autre part, l'inversion du flux communicationnel des contributeurs du Web 2.0 par rapport aux bibliothécaires. En effet, l'objectif ici est l'affirmation de soi par l'accumulation d'informations (créées ou récoltées) que l'on offre, autrement dit le moteur de la création dans les industries culturelles, plutôt que l'enrichissement de soi par la récolte d'informations extérieures que l'on mutualise, qui soutend lui l'accumulation bibliothéconomique.
Je crois donc que l'on a peut-être ici la clé du rapport entre le fameux crowdsourcing du Web 2.0 qui construit les sites de partage du Web 2.0 et la collecte de documents qui alimente les bibliothèques et donc aussi le pont entre le modèle de la radio-télévision, au flot ininterrompu, et celui de la bibliothèque, aux collections pérennes.
Départ du fil chez A. Gunthert.