Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi 22 mars 2007

La redocumentarisation ultime

InternetActu présente dans un long et passionnant billet Freebase :

Cette première réalisation de Metaweb, la nouvelle société du spécialiste des “machines intelligentes” Danny Hillis et de Robert Cook, se fixe en effet pour mission, selon ses propres termes, de créer “une base de connaissances communes, une base de données structurée, interrogeable, constituée et modifiée par une communauté de contributeurs“, ou encore “un espace public des données” (data commons).

En quelque sorte la phase ultime de la redocumentarisation.. je ne puis m'empêcher de me rappeler que Roger s'interrogeait (p.34-35):

L’examen des transformations des rapports entre texte et document pointe en effet un certain nombre de questions, trop vives pour nous en soustraire, qui conditionnent des réalités politiques, culturelles, sociales de grande envergure. En voici quelques-unes :

  • Quels liens voulons-nous conserver avec la culture documentaire dont notre société est issue, souhaitons-nous rompre avec elle, la transformer, en inventer une autre ? Quels principes guident aujourd’hui les grands programmes qui se mettent en place par le concours des industriels et des acteurs publics ? Quelle est la valeur des modèles revendiqués par les uns et les autres ?
  • Où mène l’idéal d’une culture structurée par des protocoles de plus en plus uniformisants ?
  • Quels sont les enjeux liés à l’utilisation de tel ou tel modèle, de tel ou tel protocole ? Peut-on analyser les situations et les paradigmes de leur utilisation ?
  • Qui peut et doit décider de ces enjeux ? Peuvent-ils être débattus ou seront-ils tranchés, de fait, par ceux qui ont le pouvoir de configurer les dispositifs ou par un jeu d’acteurs tellement éclaté que personne n’en maîtrise le sens ?

Le risque serait que les questions ici posées disparaissent, non parce qu’on leur aurait apporté une réponse, mais simplement parce que les conditions pour les poser auraient disparu. Ce texte vise donc à sortir quelques-unes de ces questions de l’impensé où elles baignent : c’est une urgence de le faire et c’est la responsabilité politique des scientifiques et des institutions scientifiques d’y contribuer sans tarder.

lundi 19 février 2007

Redocumentarisation du débarquement de Normandie

Il faut entendre ici le terme "redocumentariser" dans son sens le plus strict, celui proposé par M. Zacklad :

Redocumentariser, c’est documentariser à nouveau un document ou une collection en permettant à un bénéficiaire de réarticuler les contenus sémiotiques selon son interprétation et ses usages à la fois selon la dimension interne (extraction de morceaux musicaux pour les ré-agencer avec d’autres, ou annotations en marge d’un livre suggérant des parcours de lecture différents…) ou externe (organisation d’une collection, d’une archive, d’un catalogue privé croisant les ressources de différents éditeurs selon une nouvelle logique d’association). Dans ce contexte, la numérisation offre des opportunités inédites pour la réappropriation des documents et des dossiers en vue de satisfaire les intérêts de nouveaux bénéficiaires.

in Eléments théoriques pour l’étude des pratiques grand public de la documentarisation : réseaux et communautés d’imaginaire, à paraitre.

Sylvie Dalbin relate en détail un travail en cours de redocumentatisation de 2330 photos des archives canadiennes et américaines sur le débarquement de Normandie qui sont déposées sur le site FlickR. Le processus conjugue le travail des experts et des passionnés dans une organisation du travail à la fois ouverte et contrôlée.. la réconcialiation de l'indexeur avec la folksonomie peut-être. En tous cas, un très bel exemple des collaborations ouvertes par les outils du We2.0.

Tout est raconté ici.

Complément 1 octobre 2008

C'est aussi expliqué dans un article de colloque par son promoteur :

Patrick Peccatte, Une plate-forme sociale pour la redocumentarisation d'un fonds iconographique, « Document numérique et Société », 17 et 18 novembre 2008, ici

Résumé :

Mise en oeuvre d'une plate-forme sociale permettant à un groupe d'experts d'indexer un fonds de photographies de la Bataille de Normandie (Seconde Guerre mondiale) selon les standards de métadonnées dans le domaine des images numériques fixes : origine et conditions d’utilisation des photos, description de la plate-forme sociale (Flickr), techniques de métadonnées utilisées, description du processus éditorial et documentaire, comparaison avec d’autres projets similaires et analyse de l’activité de redocumentarisation.

mardi 13 février 2007

Qu'est-ce qu'un livre (3) ?

Dans un entretien au journal Le Monde je crois vers fin 1998, un promoteur de l'encre électronique avait eu cette phrase lumineuse (je cite de mémoire) : Si on avait inventé le livre après l'ordinateur, on aurait dit : quelle invention géniale !

En voici trois illustrations :

(la première image a été repérée par Bibliothécaire, la seconde a déjà été citée dans un précédent billet)

Et, troisième illustration, avec le son, les sous-titres et le mouvement, cette délicieuse vidéo en costumes d'époque, repérée par Marlene's corner.

dimanche 10 décembre 2006

Formats de document : une question politique

Un billet de Tristan Nicot à lire sur la guerre des formats de document. Bien sûr, l'auteur responsable de Mozilla Europe n'est pas désintéressé.

Il pointe néanmoins une question essentielle pour nous. En amont des sujets qui sont analysés le plus souvent ici (les médias, le Web, les bibliothèques..). les objets manipulés ont une forme et, pour qu'ils s'échangent, ils doivent être configurés sur des formats interopérables.

Le plus intéressant est que le débat, qui était jusqu'ici commercial, est en train de se déplacer au niveau politique. Les États n'interviennent plus seulement pour dénoncer l'abus de position dominante de Microsoft, mais bien pour prendre position sur un format de document ouvert, au Massachusset comme le rappelle T. Nicot, mais aussi au Brésil, en Inde, en Italie, en Pologne.. comme l'indique un récent communiqué d'ODF Alliance (ODF = OpenDocument Format, format ouvert standardisé par l'ISO).

Extrait de T. Nitot :

Avec l'avènement de l'administration électronique, on améliore les relations avec les usagers et on réduit les coûts, pour bien de tous. Mais quel format choisir pour cela ? Le plus répandu, même s'il est propriétaire ? Cela forcerait tous les citoyens à acheter un produit commercial capable de lire ce format propriétaire. Imaginerait-on l'Etat Français en train de demander à ses citoyens d'acheter des Volkswagen pour se rendre à la mairie de la commune, sous prétexte que la route n'est compatible qu'avec cette marque étrangère ? C'est bien entendu inenvisageable ! C'est pourquoi les formats ouverts sont une évidence pour les états.

Extrait du communiqué d'ODF :

"2006 is ending as auspiciously as it began, with legions of government the world over expressing real support for ODF," said Marino Marcich, Executive Director of the ODF Alliance. "We congratulate Brazil, India, Italy, and Poland for recognizing ODF, each in their own way, and look forward to the movement's continued momentum in the new year. ODF is providing compatibility that will enable diverse organizations worldwide to work better with one another at lower cost, and give them access to their own information."

Si ce mouvement se confirme, il s'agira d'une évolution radicale pour la notion même de document.

lundi 27 novembre 2006

Du papier sur le Web

Repéré grâce à Sylvie Dalbin, cet étonnant codex virtuel : une revue numérique, clonée du papier grâce à un nouveau format de présentation, dont ce numéro est consacré.. au Web 2.0.

La quintessence de la convergence ou de la confusion des genres, je ne sais, en tous cas un objet virtuel bien surprenant.

- page 11 de 14 -