Ce billet a été rédigé par Marie-Émile Joseph dans le cadre du cours SCI6355 sur l'économie du document de la maîtrise en sciences de l'information de l'EBSI.
Les débats pullulent autour de l’avenir du livre, qu’il soit électronique ou imprimé. L’avenir du livre c’est la lecture, commente Françoise Benhamou.
Le National Endowment for the Arts (NEA) avait sonné l’alarme en 2004 et 2007 dans deux rapports d’enquête : «Reading at Risk : A Survey of Literacy» (la lecture en péril : un sondage sur l’alphabétisme), d’une part et «To Read or not to Read, A Question of National Consequence» Lire ou ne pas Lire, Une question d.... Selon ces sondages, on avait constaté que plus de la moitié des adultes américains ne lisait pas. Chez les plus jeunes, un taux de 28% a été enregistré. L’étude avait également démontré une perte de 20 millions de lecteurs potentiels entre 1982 et 2002. Toujours selon le sondage, ce déclin était encore en forte augmentation au cours de la dernière décennie.
Une étude plus récente publiée en 2009 conduite par le ministère français de la Culture sur les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique a fait le même constat : la lecture du livre et de la presse est toujours en recul face à une montée puissante de la lecture d’écran. Cette pratique est plus intensive chez les jeunes et plus encore lorsque ces derniers avançaient en âge. Cette baisse de lecture affecte non seulement la capacité d’intégration sociale, mais aussi le côté économique.
La lecture du livre décline de plus en plus chez les adolescents et les jeunes adultes. La nouvelle génération avoue que son temps libre est plutôt consacré au Web : messages instantanés, musiques, jeux vidéos, télévision, lecture sur écran. Selon la même étude du ministère de la Culture. Ce n’est pas tant que la lecture soit négligée, mais la lecture du livre imprimé semble de plus en plus péricliter de génération en génération.
" Internet me permet de régler rapidement " la recherche mécanique ", c’est-à-dire le déblayage du sujet et la localisation des documents nécessaires, explique Claude Marcil, recherchiste. Avec des banques de données comme Eurêka, Repères et Proquest, poursuit-il, je peux rapidement repérer des milliers d’articles de journaux et de revues. " (Anny Guindon, in bibliothèque et internet : pour le meilleur et pour le pire).
Avec cette tendance, on se demande comme Bruno Patino quel est l’avenir du livre imprimé? Car, ''là où, auparavant, on pouvait y passer des heures, parfois des jours, à feuilleter de volumineux index... Aujourd’hui, plus besoin de se déplacer, quelques clics de souris suffisent. Que reste-t-il donc aux bibliothèques?''
Les universitaires n’échappent pas non plus à cette révolution et se servent abondamment d’Internet "Pour la rapidité, la diversité des sources et les dernières nouveautés en ligne", affirme un étudiant au doctorat en communication à l’UQÀM.
Ce recul de la lecture du livre papier serait-il un signe angoissant pour les bibliothèques ? Avec l’arrivée, depuis 2007, du lecteur électronique de livre Kindle d’Amazon qui est venu bouleverser le monde de l’édition, pensez-vous que la bibliothèque lâchera un jour sa collection papier ?