Economie du document (Bloc-notes de Jean-Michel Salaün)

Repérage de données sur l'économie des documents dans un environnement numérique

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Recherche - attention

mercredi 24 février 2010

La valeur économique de nos traces sur le web : une question de dépendance mutuelle

Ce billet a été rédigé par Alejandro Labonne Reyes dans le cadre du cours SCI6355 sur l'économie du document de la maîtrise en sciences de l'information de l'EBSI.

En navigant sur le web, nous pouvons trouver beaucoup d’informations en ce qui concerne les traces que nous y laissons. Certains documents nous démontrent la facilité avec laquelle nous pouvons reconstruire l’identité de n’importe quel individu en utilisant ses traces (ici). D’autres sites nous donnent des instructions ou nous offrent de logiciels pour les effacer. Et même certains sites nous exhortent à en laisser plus (ici).

En somme, la plupart d’informations trouvées sur le web font le lien entre traces et vie privée. Peu d’information concerne l’aspect économique des nos traces sur le web. Pourquoi cela ? Quelle est la raison de cet oubli ? Puisque le web est gratuit nous ne nous sentons pas affectés par le côté économique du web sauf pour certains sites payants. La gratuité des services web : moteurs de recherche, courriel, stockage d’information, réseaux sociaux, etc. va de soi, nous n’y pensons plus. D’une certaine façon, elle est devenue anodine et sans importance. Nous sommes peu conscients de l’importance primordiale de cette gratuité dans les enjeux économiques du web.

La gratuite des services Web n’est pourtant pas banale, elle est calculée. Prenons l’exemple de Google. Comme d’autres acteurs sur le web, il nous propose une panoplie de services gratuits et efficaces. Grâce à ses services et leur gratuité, il capture notre attention. Attention qu’il va vendre aux annonceurs par le biais de services comme adsense. Ce modèle du marché du contenu et de l’attention n’a rien de nouveau, il a été utilisé par la télévision et la presse. Cependant, avec le web, le marché de l’attention et du contenu prend toute une autre tournure. Le modèle offert par Google serait en train de devenir le modèle néo-libéral par excellence et, à l’intérieur de ce modèle, nos traces sur le Web joueraient un rôle essentiel pour l’économie web.

Google incarne le modèle de l'économie néo-libérale par excellence car cette compagnie possède tous les aspects nécessaires pour établir et contrôler le prix des publicités sur le web sans aucun contrôle de l'État. En effet, Google détient la plupart du marché de l'accès et de la distribution de l'information numérique ainsi que de la mesure de l'audience (grâce à son Page Rank) et par conséquent, il peut fixer le prix des publicités de manière plus exacte que la concurrence. En effet, en 2006, 99% du chiffre d'affaires de Google provient de la publicité. Nous parlons d’un chiffre de 10 milliards de USD.

Tout ceci grâce à la gratuité et au souci d'efficacité avec lesquels Google a pu créer en nous, tous, une certaine dépendance (pour de meilleurs et plus rapides résultats de recherche) et parce que cette dépendance aux services de Google a effacé la concurrence et a détruit les barrières de protection que d'autres marchés du contenu (presse, radio, télévision) avaient érigées. (Sous cette perspective, la lutte entre Google et la Chine n'est pas exclusivement une lutte en faveur du droit à l'information, mais aussi au contrôle du marché de l'attention et de l'accès à l'information).

Au fil des années, grâce à nos constantes recherches sur son moteur de recherche, Google a construit toute une base de données sur nos comportements en tant que navigateurs sur le web. C’est sur cette base de données comportementales que le succès économique de Google repose. Le 11 mars 2009 Google annonçait qu’il commencerait à proposer un ciblage publicitaire sur la base du profil construit grâce à la navigation des internautes (ciblage comportemental).

Mais comme tout service web, Google pourrait aussi endurer des coups mortels à cause d’un autre modèle économique qui semble s’imposer de plus en plus, le modèle encouragé par Facebook. Dans un billet récent Didier Durand nous fait part des problèmes du modèle algorithmique de Google face au modèle de bouche à oreille de Facebook, particulièrement en ce qui concerne aux nouvelles sur le web. En ce sens, la dépendance que de manière très calculée Google suscite constamment chez nous pourrait aussi nous pousser ailleurs, si nous trouvons un Pusher du contenu numérique plus efficace, donc Google est condamné à toujours peaufiner ses algorithmes de recherche, à monter toujours la dose d’efficacité et d’exactitude pour nous maintenir dépendants. Mais jusqu’où ira-t-il ?

Seul le temps nous le dira.

Il nous reste au moins comme consolation savoir que Google est devenu aussi dépendant de nous : de nos traces, de chaque clic et de chaque recherche que nous faisons, comme nous le sommes de ses services.

mardi 16 février 2010

L’économie des liens de/à Wikipédia

Ce billet a été rédigé par Antonin Boileau dans le cadre du cours SCI6355 sur l'économie du document de la maîtrise en sciences de l'information de l'EBSI.

Le 15 janvier passé a été marqué par les réjouissances d’un important segment de la population internaute : les contributeurs et organisateurs de l’encyclopédie libre Wikipédia ont célébré le « Wikipedia Day » , qui correspond à la date de création de la première version (américaine) de l'encyclopédie en 2001. C’est donc le neuvième anniversaire de Wikipédia que fêtaient ses participants avec des rassemblements organisés à New York et à Bangalore durant le mois de janvier.

Le projet de l’encyclopédie est devenu assez bien connu du public, mais qu’en est-il de son aspect économique ? Il semble que trop souvent les observateurs et critiques concentrent leur attention sur le débat des notions de savoir ou d’autorité dans le contexte du Web. De fait, cette saturation de la bande au niveau de « l’économie de la cognition » de Wikipédia, laisse en plan les autres économies qui lui sont constitutives, soit celles de « l’attention » et du « don ». Je reprends ici les bases de recherche jetées par Jean-Michel Salaün dans un billet de 2007 sur ce même blogue, où il a positionné Wikipédia au carrefour de ces trois dimensions économiques.

Je profite donc de ce billet invité pour attirer l’attention sur la façon dont l’économie de l’attention et l’ouverture au Web plus large marquent le déroulement du projet de l’encyclopédie libre.

Il me paraît utile de rappeler tout d’abord comment Wikipédia s’insère dans l’une des économies de l’attention les plus importantes du Web actuel, celle de Google :

La blogosphère et la communauté du Web 2.0, toutes 2 en croissance exponentielle, génèrent de mois en mois un nombre de liens toujours plus colossaux vers les pages de Wikipedia. Le Pagerank de ces pages montent en proportion et les amène dorénavant en 1ère page des résultats des résultats organiques de Google: faites l'essai avec un ensemble de noms communs sur Google.com. (2007)

Ce billet du blogue de Didier Durand veut expliquer la présence presque constante de Wikipédia dans les premières (voire la première) pages de résultats du très connu moteur de recherche. D’autres commentateurs abondent dans ce sens, certains allant jusqu’à associer la montée en visibilité de l’encyclopédie au travail de référence par hyperlien d’une myriade de blogues et autres petits sites, qui de leur côté ne jouissent pas réciproquement des liens externes de Wikipédia. En effet, par une décision controversée de la direction de la Wikimedia Foundation en 2007, il est accolé aux liens sortants de l’encyclopédie un attribut HTML (rel="nofollow") qui assure l’absence de ces liens dans le calcul Pagerank de Google . Cette initiative, l’une de plusieurs prises dans le contexte de la lutte contre la récupération publicitaire (spamming) subreptice du projet, a été l’objet de plusieurs discussions au sein de Wikipédia en vue d’arriver à un consensus.

Mais si Wikipédia ne renvoie pas un peu de sa visibilité sous la forme de Pagerank aux sites externes, et lutte officiellement contre l’emploi de ses espaces d’édition à des fins promotionnelles, l’encyclopédie ne parvient tout de même pas à se garder complètement de participer dans une économie de l’attention aux multiples débouchés commerciaux. Dans un article du magazine Forbes, Don Steele, représentant la chaîne de télévision américaine Comedy Central, décrit Wikipédia comme l’un des principaux attracteurs de nouvelle clientèle pour le site Web de l’entreprise, avec plus de 250 pages de l’encyclopédie dédiées à une seule de leur série télévisée.

(Dans un article plus récent, Forbes relève l’existence d’un projet en cours d’essai chez Google visant à introduire des liens vers Wikipédia aux côtés de certains articles sur Google News. S’agit-il là d’un nouvel affront du moteur californien aux médias de la nouvelle écrite ?)

Dans une même ligne d’idée, on peut isoler d’autres instances de liens sortants de Wikipédia qui profitent à certains intéressés : plus de 20 000 liens vers les wikis de Wikia, l’annuaire Web commercial associé à Jimmy Wales et faisant affaire avec Adsense, la régie publicitaire de Google ; plus de 200 000 liens vers la banque de données cinématographique Internet Movie Database (acheté en 1998 par Amazon, qui est aussi un des appuis financiers de longue date de Wikia).

Malgré les mesures contre la promotion commerciale et l’autopromotion, Wikipédia n’est donc pas imperméable aux effets de la résonance induits par la popularité d’un produit ou d’un service. Si la couverture « encyclopédique » en paraît biaisée, je dirais que c’est davantage le fait de la résonance des pratiques internautes au niveau de la représentation de services Web externes au sein de Wikipédia, que du fait d’infiltrations opportunes par quelques agents mercantiles (qui existent néanmoins, exemple ).

vendredi 11 décembre 2009

Presse vs Google, bataille pour la monétisation de l'attention

On sait que les tensions montent actuellement entre la presse et Google, notamment à la suite du changement de position de R. Murdoch, patron de News Corps vis-à-vis de Google et plus généralement de la gratuité en ligne. On en trouvera un bon résumé chez Didier Durand :

Didier Durand, “Presse écrite et Internet: discrépance léthale ?,” Media & Tech, Décembre 7, 2009, ici.

Il est intéressant aussi de lire la position du directeur financier de Google :

Eric Schmidt, “Opinion: How Google Can Help Newspapers,” wsj.com, Décembre 1, 2009, sec. Commentary (U.S.), .

Mais, l'interview qui me parait la plus révélatrice est celle-ci :

L'entretien du responsable du Monde interactif a été réalisé à la suite d'une rencontre houleuse entre un représentant de Google et des représentants de la presse française. Pour bien comprendre l'enjeu, il est utile de se reporter aux modalités de ventes de adwords et à la position de Google sur ce marché (ici). L'intégralité du débat commenté est consultable sur OWNI ici. Contrairement à ce qu'on lit sur la plupart des blogues, y compris sur celui-là, le problème n'est pas tant la gratuité, qui n'est après tout pour la presse qu'un prix comme un autre dans un marché bi-face, que la valorisation commerciale de l'attention. Ici la valeur peut se créer par l'amont ou par l'aval du processus de communication mais elle ne se vend qu'à un seul marché : les annonceurs.

C'est une très belle illustration de la séance 3 du cours sur l'antagonisme entre la logique économique de diffusion et celle de l'accès (voir ici les diapos 3 à 11 ou alors sur ce blogue ces deux billets et ).

dimanche 06 décembre 2009

Livre et spectacle.. même combat pour l'attention

Deux discussions, actuelles et récurrentes, sur les blogues et ailleurs sont utiles à croiser pour mieux comprendre l'émergence du Web-média, sa perturbation des anciens modèles et, en même temps, leur résistance.

La première, qui rebondit encore une fois ces derniers jours, est autour de la définition du livre. Pour certains, il serait devenu flux, tandis que d'autres, dont je suis, considèrent que, même si d'autres formes s'inventent, si celle traditionnelle du livre se décline sur le numérique, elle garde encore toute sa valeur et perdure. On suivra ces débats à partir de La Feuille qui sert de portail et d'aiguillage (ici, et ) et j'ai déjà longuement il y a longtemps exprimé ma position sur ce blogue (ici et entre autres).

La seconde discussion, plus récente, a émergé à partir de l'utilisation de Twitter pendant les conférences. Pour les uns, c'est un formidable moyen d'élargir l'audience, de construire un compte-rendu collectif, ou même de démarrer une discussion dans l'auditoire. Pour d'autres, c'est une perturbation de l'exercice de la conférence par une distorsion, perverse car non assumée ni maîtrisable, du processus de communication instauré : un orateur vers un auditoire par un son et un regard direct.

Joe McCarthy a écrit un billet qui résume bien le débat actuel : The Dark Side of Digital Backchannels in Shared Physical Spaces (ici). J'ai retenu tout particulièrement cette réflexion éclairante qu'il fait au sujet de la perturbation de la conférence de Danah Boyd, un des déclencheurs du débat (trad JMS) :

Les deux meilleures leçons, et les plus ironiques, que je tire de sa conférence (qui était écrite avant d'être prononcée) ont été données à la toute fin :

  • La publicité est fondée sur la capture de l'attention, généralement en interrompant le message diffusé ou en étant insérée dans le contenu lui-même.
  • Vous tous donnez le ton de l'avenir de l'information. Gardez tout cela excitant, et ayez conscience du pouvoir dont vous disposez !

Je n'étais pas à la conférence, mais après l'avoir visionnée, lu nombre de compte-rendus dans des billets de blogues et des commentaires, je dirais que quelques uns des participants avaient clairement conscience de leur pouvoir et donnait le ton en se servant d'un canal détourné pour insérer du contenu et, par là même, interrompre le message. Et ils faisaient par là même de la publicité pour eux-mêmes, donnant un exemple de publicité négative.

J'ai eu déjà l'occasion d'indiquer combien l'ouverture de la Wi-fi dans les amphis était contradictoire avec leur dispositif même (). La question posée au livre et à la salle de spectacle par le réseau est analogue. L'un et l'autre sont des dispositifs de captation d'attention. Leur superposer un autre mode de communication, sans précaution ni réfléchir, revient à les transformer radicalement. Pourquoi pas ? Mais encore faut-il admettre qu'il s'agit alors d'autre chose. Il est bon d'expérimenter, il est bon d'inventer d'autres formes. Mais il n'y a aucune raison pour autant de jeter des formes anciennes efficaces sous prétexte d'une modernité mal assumée.

mercredi 14 octobre 2009

Cultures de l'écran

Le Ministère de la Culture vient de publier sa grande enquête sur les pratiques culturelles effectuée en 2008. L'intérêt de cette série d'enquêtes est sa complétude par le nombre de questions posées et par la taille de l'échantillon, mais aussi la possible analyse historique puisque que l'enquête est renouvelée tous les 8 ans depuis 1973 maintenant. Pour la première fois en 2008, elle comprend donc les effets du numérique.

Tous les chiffres détaillés sont accessibles ici. Le rapport est vendu en librairie. Une synthèse est proposée en ligne :

Olivier Donnat, “Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique - Éléments de synthèse 1997-2008,” Culture études DEPS Ministère de la Culture et de la Communication, no. 5 (2009), Pdf.

La principale leçon de mon point de vue tient dans ce tableau qui montre l'évolution inverse de la pratique de la télévision et de l'internet selon le sexe, l'âge, le niveau d'instruction (attention il s'agit du bac français, cad fin du secondaire français) et la CSP. Autrement dit, l'écran occupe toujours principalement le temps de loisir depuis le milieu du siècle dernier, mais il ne s'agit plus toujours du même écran, ni a fortiori de la même pratique, de la même gestion de son temps. D'un point de vue économique, il reste que les deux médias sont, ou sont perçus comme, gratuits et financés exclusivement par la publicité et l'abonnement. Dans les deux cas, l'économie de l'attention est en cause.

Pratiques-culturelles-DEPS-2008.jpg

Il est tout à fait passionnant aussi de comparer ces résultats avec l'analyse générationnelle publiée par le même service et dont j'ai parlé dans un précédent billet (). Pour la lecture la tendance à la baisse constatée se poursuit. Des différences néanmoins apparaissent dans la musique et le cinéma avec une montée des productions américaines et aussi dans les pratiques amateurs.

Extraits :

Incontestablement, ces résultats traduisent un puissant effet générationnel : depuis maintenant plusieurs décennies, les jeunes voyagent plus que ne le faisaient leurs aînés, ils sont plus nombreux à avoir vécu à l’étranger, à écouter de la musique anglo-saxonne ou à regarder des séries américaines en version originale. Bref ces générations ont eu accès précocement à la culture américaine sous toutes ses formes, des produits les plus standardisés aux oeuvres les plus confidentielles que s’échangent fans et amateurs, et ont grandi dans des univers culturels largement globalisés où la langue anglaise règne en maître. Dès lors, comment s’étonner que leur rapport à la production française soit différent de celui de leurs aînés ? (..)

Le développement du numérique et de l’internet ont profondément transformé le paysage des pratiques en amateur, en favorisant l’émergence de nouvelles formes d’expression mais aussi de nouveaux modes de diffusion des contenus culturels autoproduits dans le cadre du temps libre. Les changements ont été particulièrement spectaculaires dans le cas de la photographie ou de la vidéo dont la pratique a presque entièrement basculé dans le numérique en moins d’une décennie. La diffusion des ordinateurs dans les foyers a également renouvelé les manières de faire de l’art en amateur dans les domaines de l’écriture, de la musique ou des arts graphiques.

Voici enfin l'intéressante conclusion d'O. Donnat sur les générations :

  • La génération née avant la Seconde Guerre mondiale a grandi dans un monde où rien ne venait contester la suprématie de l’imprimé, elle a découvert la télévision à un âge déjà avancé et est restée assez largement à l’écart du boom musical et a fortiori de la révolution numérique.
  • La génération des baby-boomers a été la première à profiter de l’ouverture du système scolaire et du développement des industries culturelles et conserve aujourd’hui encore certaines traces de l’émergence au cours des années 1960 d’une culture juvénile centrée sur la musique.
  • La génération des personnes dont l’âge se situe entre 30 et 40 ans a bénéficié de l’amplification de ces mêmes phénomènes – massification de l’accès à l’enseignement supérieur et diversification de l’offre culturelle – et, surtout, a vécu enfant ou adolescent la profonde transformation du paysage audiovisuel au tournant des années 1980 : elle est la génération du second âge des médias, celui des radios et des télévisions privées, du multiéquipement et des programmes en continu, ce qui lui a permis de se saisir assez largement des potentialités offertes par la culture numérique.
  • Enfin, la génération des moins de 30 ans a grandi au milieu des téléviseurs, ordinateurs, consoles de jeux et autres écrans dans un contexte marqué par la dématérialisation des contenus et la généralisation de l’internet à haut débit : elle est la génération d’un troisième âge médiatique encore en devenir.

Actu du 8 janvier 2010

Voir aussi :

L'entretien avec O. Donnat sur Bambou .

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